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Publications du Centre d'Études Joan Bardina:

Petite histoire de la monnaie.
Agustí Chalaux de Subirà, Brauli Tamarit Tamarit.

Le Capitalisme Communautaire.
Agustí Chalaux de Subirà.

Un outil por construire la paix.
Agustí Chalaux de Subirà.

Légendes sémitiques sur la banque.
Agustí Chalaux de Subirà.

Monnaie télématique et stratégie du marché.
Magdalena Grau, Agustí Chalaux.

L’école de langue du docteur de Bordeaux.

Bordeaux, vue d'un punt. Source: Kulturalia viatges.On trouve un exemple typique d’apprentissage par le jeu dans le cas d’un docteur de Bordeaux qui devint fameux au commencement du siècle (XX).

Ce médecin, connu par tout le monde comme très catholique, un fois se déplaça à Paris d’où il revint avec beaucoup de l’argent (ce qui permit aux mauvaises langues de dire qu’il était davantage franc-maçon que catholique !). Avec cet argent il acheta aux environs de la ville, a gauche de la Gironde, des grands terrains relativement près du quartier plus riche de Bordeaux. Ici il fît bâtir quatre maisons : une était à la manière française, une autre à la manière anglaise, encore une à la manière allemande, et la dernière à l’italienne. A la suite il partit pour chercher des institutrices dans chacun des quatre pays, et il réussit à que les bourgeois de Bordeaux envoient leurs enfants, en premier lieu pour s’en débarrasser, et puis pour le prestige de collaborer avec l’expérience pédagogique d’un des médecins les plus connu de la ville.

Quand il eut tous les enfants, il les rassembla tous dans la cour centrale de la propriété – il ne faut pas oublier que Bordeaux a un climat doux, malgré l’humidité de l’Atlantique – et il leur dit : « Vous voyez ? Dans cette maison on y parle le français, dans celle-là l’allemand, dans l’autre l’anglais, et dans la quatrième l’italien. Vous pouvez aller n’importe où, mais seulement vous pourrez y entrer pour jouer si vous parlez la langue de la maison. »

Le premier jour les enfants – entre deux et quatre ans – entrèrent dans la maison française, mais peu à peu et de façon très naturelle ils commencèrent à fréquenter toutes les autres maisons, où les institutrices ne parlaient que la langue de la maison et, pas à pas, ils arrivèrent à parler sans effort les quatre langues de l’expérience.

Selon le docteur, le succès de son école dépendait du fait que le cerveau de l’enfant est encore très ductile et il apprend facilement de tout ce qu’il écoute : les mots qu’il écoute, le mouvement des lèvres, le langage familier des jeux, etc. etc. Mais, pour quelques uns de ses détracteurs, l’expérience avait marché parce qu’il l’avait fait avec des enfants riches, qui avaient une intelligence privilégiée.

Enfants autour du Monde. Source: Institut María Auxiliadora Neuquen.Alors le docteur retourne a Paris d’où il revient avec encore de l’argent, et, publiquement et d’un air goguenard, il organise une deuxième école dans le quartier le plus pauvre et sous-développé de Bordeaux, avec des bicoques occupées par toute sorte d’immigrants (algériens, portugais, espagnols…). Puisqu’il avait de l’argent, les enfants de la deuxième école étaient bien nourris et soignés, et il eut un succès énorme avec les parents. Comme dans l’autre cas il les acceptait à l’âge qu’ils voulaient, et au bout de deux ou trois ans ils avaient appris non seulement les quatre langues des quatre maisons où ils allaient jouer, mais aussi les langues de la rue des enfants qui allaient à l’école (l’arabe, le portugais, l’espagnol, etc.).

A la suite de cette expérience, le gouvernement français organisa des écoles bilingues en Lorraine et en Alsace, et de ce fait les enfants apprenaient trois langues : l’allemand, le français et leur propre langue (le lorrain ou l’alsacien, selon les cas). En Holland ils imitèrent cet exemple. Au contraire dans la Belgique ceci ne fut possible car, soit les flamands que les wallons étaient plus intéressés dans leur guerre linguistique que dans la connaissance des deux.

Et si l’on applique le cas chez nous, je pense que, avec une expérience semblable tous nos enfants parleraient quatre ou cinq langues, et l’on finirait d’une fois pour toutes les ghettos fascistes qui nuisent tellement aux catalans de toujours et aux immigrants.

Il arriverait exactement l’opposé de ce qui se passait quand Franco fit son pacte avec le gouvernement allemand sur l’émigration des ouvriers espagnols pour les entreprises allemandes qui avaient besoin de main-d’œuvre à bon marché. Les entreprises – suite à l’imposition de Franco, que ceci soit bien clair – organisèrent des véritables ghettos avec des dortoirs, des chapelles, des écoles (celles-ci avec des prêtres et des instituteurs autant fascistes que l’on puisse imaginer) et même des agences du Banco de Bilbao ou d’un autre, pour que les émigrés puissent envoyer à la maison l’argent qu’ils recevaient au compte-gouttes. Ceci fit que certains ouvriers allaient du dortoir à l’usine et que, après avoir été sept ou huit ans travaillant au pays ne connaissaient ni un mot d’allemand, et non plus ne connaissant-ils la ville où ils avaient vécu.

Agustí Chalaux de Subirà (1911-2006).
Traduction : Loto Perrella.


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